Le terme biomasse désigne toutes les matières organiques (animales comme végétales) qui peuvent être utilisées comme sources d’énergie. Soit le bois, le fumier, les déchets verts ou certaines plantes. L’énergie biomasse sert à la production de chauffage, d’électricité et de carburant.
En Europe, la France est le second pays le plus producteur et le plus consommateur d’énergie biomasse, avec ses 10,8 Mtep. D’après l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), la biomasse représente la première énergie renouvelable en France, avec plus de 40%. Elle couvre environ 10% des besoins en énergie dans le monde entier. Et deux tiers de la consommation mondiale d’énergie biomasse concernent la cuisine et le chauffage, dans les pays en développement.
La biomasse : qu’est-ce que c’est ?
La biomasse regroupe toutes les matières organiques susceptibles d’être converties en énergie. Par exemple, du bois, des résidus alimentaires, ou même des cadavres d’animaux. Elles peuvent être sous différentes formes : solides (comme la paille ou les bûches), liquides (comme les huiles végétales ou les bioalcools) ou gazeuses (comme le biogaz).
80% de l’énergie est produite à partir de la biomasse du bois, ou l’énergie bois. Avec les déchets végétaux et la tourbe, le bois a toujours été utilisé comme combustible pour se chauffer. L’énergie bois est d’ailleurs la plus ancienne.
En 2010, l’inventeur Jens Dall Bentzen a déposé un brevet pour optimiser la production de biomasse dans les centrales. L’objectif ? Polluer moins. En effet, les fours brûlent désormais de la biomasse qui peut contenir jusqu’à 60% d’humidité et qui émet jusqu’à 95% de gaz à effet de serre en moins. Le système de réfrigération imaginé par le danois Jens Dall Bentzen engendre une hausse de 20% de l’efficacité du processus.
La biomasse : trois méthodes
L’énergie biomasse a trois objectifs : produire du chauffage, de l’électricité et du carburant. Et elle est également exploitée selon trois méthodes distinctes.
La voie sèche se découpe en trois technologies : la combustion, la gazéification et la pyrolyse. Tout d’abord, la combustion produit de l’eau chaude ou de la vapeur, qui est alors envoyée vers les turbines pour produire à son tour de l’électricité par exemple. Ce procédé engendre la production de chaleur et d’électricité, ce qu’on appelle alors cogénération.
La biomasse solide peut également subir la gazéification. Celle-ci se traduit par la réaction entre le carbone issu de la biomasse et les gaz réactants (la vapeur et le dioxyde de carbone). La matière solide se transforme donc en un gaz combustible. Constitué d’hydrogène et d’oxyde de carbone, il est ensuite épuré et filtré, puis brûlé pour produire de l’énergie mécanique ou de l’électricité.
Enfin, la pyrolyse se traduit par la décomposition de la matière, grâce à la chaleur. Elle permet de produire du charbon de bois ou végétal, de l’huile pyrolytique et du gaz combustible. Elle réunit donc les trois états (solide, liquide et gazeux).
Quant à la voie humide, il s’agit principalement d’un processus de méthanisation. Les micro-organismes de la matière organique se décomposent dans un digesteur chauffé et sans oxygène. Cela permet alors de produire du biogaz et du digestat.
Enfin, la biomasse permet également de produire du carburant. Les biocarburants sont liquides ou gazeux et se forment grâce à une réaction entre l’huile et l’alcool, comme pour le biodiesel, ou du sucre fermenté et de l’essence, comme pour le bioéthanol. Il en existe de trois générations : ceux produits à partir de graines, ceux produits à partir de résidus non alimentaires, comme la paille ou le bois, et ceux produits à partir d’hydrogène créé par des microorganismes ou d’huile créée par les microalgues.
Avant l’utilisation du pétrole, l’industrie automobile avait recours à l’éthanol pour le moteur à essence et à l’huile pour le moteur à diesel. Pendant les crises des deux guerres mondiales, les biocarburants étaient utilisés pour alimenter les moteurs thermiques. Ce n’est donc pas nouveau d’utiliser comme carburants des produits issus des végétaux.
La canne à sucre, la betterave, le tournesol, la cacahuète… sont autant de biocarburants issus de la biomasse. Ces biocarburants ne suffisent pas toujours : la texture et la viscosité ne correspondent généralement pas à la majorité des moteurs. C’est pourquoi ils sont parfois mélangés à du pétrole.
Les avantages de la biomasse
Tout d’abord, c’est une énergie naturelle et propre. La biomasse peut, à terme, réduire notre dépendance au gaz ou au pétrole. C’est également une source d’énergie particulièrement abondante, et accessible dans de nombreux pays. En France, le taux de prélèvement du bois correspond à près de la moitié de l’accroissement de la forêt. Elle a aussi l’avantage d’être locale et ainsi d’entretenir une dynamique territoriale, en impliquant des acteurs locaux.
L’énergie biomasse crée des emplois : elle en a créé 85 000 en 2015. Cela implique surtout l’approvisionnement local. Par ailleurs, le prix du bois est deux fois moins élevé que celui du gaz naturel, et trois fois moins élevé que celui du fioul. Enfin, en comparaison avec les énergies fossiles, l’énergie biomasse dégage moins de CO₂.
Les limites de la biomasse
Le recours à la biomasse végétale dans les centrales ou les chaufferies peut conduire à une surexploitation forestière. En effet, l’énergie bois est issue de déchets organiques, tels que ceux horticoles et agricoles ou ceux de l’exploitation du bois et des scieries. Elle peut aussi conduire à une surexploitation des ressources agricoles.
La combustion du bois engendre également des émissions de gaz à effet de serre. Néanmoins, il s’agit en réalité du CO₂ que l’arbre a absorbé et qui est libéré : l’impact environnemental est alors compensé.
Pour être considérée comme une énergie renouvelable, l’énergie biomasse ne doit pas causer une diminution du nombre d’arbres par exemple : sa régénération doit être égale à sa consommation.
Enfin, le développement des biocarburants pourrait bien finir par provoquer une crise alimentaire mondiale. En effet, l’industrie du biocarburant engendre la diminution de la taille des terres agricoles consacrées à l’alimentation.
Le bois a été le premier combustible utilisé par les humains pour se réchauffer. Son bilan carbone est quasiment nul, dans la mesure où le CO₂ qu’il dégage lors de sa combustion équivaut à celui qu’il a absorbé pendant sa croissance. La biomasse est donc une énergie prometteuse, malgré ses limites.
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