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Les drones dans l’agriculture : un bouleversement majeur

Les drones se répandent de plus en plus dans divers milieux : le cinéma, le bâtiment, le sauvetage, l’armée… et même l’agriculture ! Quant aux exploitants agricoles, ils sont de plus en plus nombreux à avoir recours aux objets connectés et au big data pour optimiser leurs cultures. Le drone agricole fait de belles promesses et semble révolutionner l’activité. 

Quels sont les usages que l’on peut faire du drone dans les champs et les élevages ? En quoi représente-t-il un bouleversement majeur dans l’agriculture ?

Le drone comme outil d’analyse et de surveillance

Drone champ

La plupart des drones dans l’agriculture sont chargés de surveiller les cultures et de recueillir des données. Prenons l’exemple de Parrot Bluegrass. Il s’agit d’un quadricoptère de 1,9 kilo, qui dispose d’une caméra frontale et d’un capteur multispectral. 

À l’aide de sa caméra, le drone peut permettre à l’agriculteur de suivre l’évolution de ses plantes par exemple, ou encore constater quels dégâts les animaux sauvages ont pu causer dans ses champs. 

Le capteur multispectral, lui, est capable de recueillir des données sur l’état des cultures. Ces informations sont ensuite traitées grâce à la plateforme d’Airinov, une filiale de l’entreprise Parrot qui est spécialisée dans l’agriculture. L’agriculteur peut ensuite recevoir les données sous la forme de cartes orthomosaïques. 

Ces données concernant l’état des cultures permettent d’ajuster le traitement qui leur est appliqué. Notamment, l’arrosage ou l’ajout de fertilisant peuvent être adaptés et optimisés. 

Le drone Parrot Bluegrass est capable de cartographier 30 hectares en 25 minutes. Il coûte 5 000 euros, hors taxes, et un drone équipé d’un capteur Séquoïa, un abonnement d’un an à Airinov et une licence d’un mois chez Pix4D sont inclus. Pix4D propose une application pour piloter le Bluegrass.

Autre exemple : la société Delair a présenté au Salon de l’agriculture son drone UX11 Ag. Grâce à sa technologie et à son aile, il est capable de voler pendant 55 minutes et de cartographier 150 hectares à l’aide de ses 5 capteurs. Pour un prix de 70 centimes par hectare, ce modèle peut observer la concentration en chlorophylle, la biomasse d’une parcelle, les surfaces qui sont menacées par les nuisibles, la sécheresse, etc. 

Les agriculteurs ne sont pas les seuls à s’y mettre. Les chambres d’agriculture de Bretagne, de Normandie et des Pays de la Loire, grâce à leurs partenaires, ont recours aux images des drones et des satellites (Sentinel notamment) afin de mesurer le volume d’herbe disponible sur une exploitation et simplifier l’organisation des pâturages.

Pour certains agriculteurs, c’est aussi un bon moyen de réduire leur impact sur l’environnement. Ils sont désormais en mesure de mieux connaître leurs cultures, de savoir quelles plantes sont malades par exemple. Ils peuvent alors appliquer le bon produit au bon endroit et au bon moment. Les drones permettent donc d’utiliser moins de produits phytosanitaires ou pesticides. Les agriculteurs sont aujourd’hui en mesure d’utiliser 20% d’engrais en moins par an. Les drones représentent bel et bien un gain de temps et d’argent. 

Et les agriculteurs le savent. En effet, ils sont environ 10 000 à travailler aujourd’hui avec l’entreprise Airinov et 500 000 hectares ont été observés par ses drones. Cette société propose même de former les agriculteurs afin qu’ils puissent par la suite être autonomes, obtenir la licence nécessaire et devenir opérateurs de drones.

Selon une étude de la coopérative OCEALIA, le rendement des récoltes connaîtrait par ailleurs une hausse de 10% grâce aux drones.

Le drone comme épandeur

Epandage aérien drone. DJI-AGRAS-MG-1 AGRODRONE

L’épandage est une pratique en agriculture qui consiste à disperser des fertilisants, des pesticides, des herbicides, etc. dans un champ. Le drone serait en mesure de le faire à la place de l’agriculteur.

En effet, les drones permettent de savoir sur quelles zones il faut appliquer ce type de produit. L’épandage est alors plus précis, plus économique et plus respectueux de l’environnement. La quantité des produits phytosanitaires est mieux gérée et optimisée. 

L’avantage du drone, c’est aussi qu’il peut voler au-dessus de zones parfois difficilement accessibles par les engins agricoles. Notamment s’il fait un temps humide ou s’il y a des arbres. 

Les drones peuvent être réglés de telle sorte que les produits sont dispersés automatiquement, à la bonne distance, mais surtout de façon régulière. Les buses de pulvérisation peuvent être adaptées pour correspondre au type de produit et au type de culture. 

Néanmoins, l’utilisation du drone pour l’épandage est pour le moment interdite en France. 

Le drone comme assistant d’éleveur

Drone troupeau de moutons

Les drones agricoles peuvent aussi intervenir dans le cadre des élevages. En effet, ils sont capables de voler près d’un troupeau et éventuellement de le faire retourner à la ferme pour la traite. 

Le drone peut déjà surveiller les animaux, comme les bovins, les volailles ou encore les porcins. Il est en mesure d’indiquer s’ils sont encore tous dans leur enclos ou s’ils ont suffisamment d’eau disponible par exemple. Le drone peut même indiquer si une bête égarée est blessée ou non. Enfin, le bruit de l’engin peut plus ou moins intimider les troupeaux qui seraient ainsi plus susceptibles de se tenir tranquilles.

Les exploitants agricoles peuvent ainsi veiller sur leurs élevages, en optimisant leur temps, et intervenir rapidement si besoin. Selon certains agriculteurs, le nombre de renards qui rôdent autour des volailles aurait baissé grâce aux drones volants.

Les drones se rendent très utiles auprès des agriculteurs. C’est en effet un métier qui demande beaucoup de patience et de précision et les drones ont la particularité de faire gagner beaucoup de temps. 

L’agriculture de précision et l’agriculture connectée révolutionnent le milieu agricole. Non seulement les cultures sont optimales, mais l’impact sur l’environnement est diminué grâce à une utilisation plus précise des produits chimiques.

Le coût d’un drone pour l’agriculture est relativement élevé, en comptant l’engin, le logiciel pour traiter les données et la formation de pilotage. Mais les économies sur les intrants et le gain de temps peuvent tout de même en faire un bon investissement. 

La prochaine étape, ce sont les robots agricoles, complémentaires avec les drones. En effet, à terme, les drones pourraient repérer les problèmes et les robots pourraient intervenir. Cependant, une question coule alors de source : le métier d’agriculteur pourrait-il finir par disparaître ? Affaire à suivre. 

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