La déforestation désigne l’ensemble des pratiques qui mènent au recul progressif de la forêt. Généralement, cette réduction du couvert forestier est due à un développement d’activités non forestières, telles que l’agriculture. Plus précisément, la déforestation, selon la FAO (Food and Agriculture Organization), désigne le recul de la forêt jusqu’à ce qu’elle atteigne une densité inférieure à 10% à l’hectare.
Où en est la déforestation aujourd’hui ?
Sur notre planète, la forêt représente aujourd’hui quatre milliards d’hectares. Il s’agit en réalité de 30% de la surface de la Terre. La forêt boréale représente 15 millions de kilomètres carré, les forêts tempérées 13 millions et les forêts tropicales et subtropicales 19,8 millions.
La forêt abrite 80% de la biodiversité mondiale. Deux tiers se concentrent dans les forêts tropicales, ce qui représente 45% du couvert forestier mondial et 1,7 milliard de terrains de football (un seul représentant un hectare).
Près de 13 millions d’hectares de forêts sont rasés chaque année pour devenir des pâturages dans le cadre des élevages ou encore des cultures. Cela représente quatre fois la superficie de la Belgique. Un rapport du World Ressources Institute avait tiré la sonnette d’alarme en déclarant que 80% des forêts mondiales ont été affectées, voire détruites, en trois décennies uniquement.
Le Brésil est en tête du classement des pays dont la déforestation est la plus importante, avec 531 670 kilomètres carré. Il est suivi par l’Indonésie, le Nigéria, la Birmanie, la Tanzanie et le Zimbabwé. Mais à quoi est due la déforestation ?
Les causes de la déforestation
La déforestation peut avoir lieu au profit de différentes activités. Tout d’abord, elle est due à 27% de l’agriculture intensive, soit les pâturages, le soja, l’huile de palme, le cacaoyer et l’industrie minière. Alors que la démographie mondiale augmente, les ressources alimentaires manquent et il faut encore plus d’espace pour cultiver ou pour nourrir le bétail : c’est donc la forêt qui en pâtit.
Ensuite, il s’agit à 26% de l’exploitation forestière, soit de la production de papier, de bois de chauffage ou encore de construction. Enfin, 24% de la déforestation est due à l’agriculture itinérante, la culture traditionnelle au brûlis ou paillis.
Il peut aussi s’agir, à 23%, d’incendies. Les feux de forêts surviennent à cause du dérèglement climatique et détruisent de nombreux hectares de forêts quand la sécheresse et la chaleur prédominent dans certaines régions. Enfin, l’urbanisation est responsable à 0,6% du recul des forêts. Si le phénomène continue d’aller dans ce sens, les forêts tropicales risquent de disparaître d’ici 50 ou 70 ans.
L’extraction des énergies fossiles peut également être une cause de déforestation. Les forages et les installations d’infrastructures dans cette optique dégradent les forêts, voire les détruisent. Par exemple, il peut arriver que le pétrole fuie et qu’il endommage le sol.
Les conséquences de la déforestation
Tout d’abord, les forêts tropicales abritent une grande partie de la biodiversité dans le monde. Notamment, elles accueillent 70% des espèces végétales connues, 80% des insectes, 84% des reptiles, 91% des amphibiens, 90% des primates… et 50 000 espèces d’arbres. La déforestation menace l’habitat et donc la survie de près de 27 000 espèces, végétales comme animales.
De plus, la déforestation cause 20 à 25% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Les forêts tropicales abritent 202 tonnes de carbone par hectare. Sachant que la moyenne mondiale est de 162 tonnes par hectare. Elles contiennent donc bien plus de carbone que les autres types de forêts. D’une part, la forêt absorbe le gaz à effet de serre et nous permet de limiter le réchauffement climatique. D’autre part, quand elle est détruite, elle libère le CO₂. Ainsi, le recul des forêts nous prive de nos poumons et affecte le climat mondial.
Les forêts du bassin du Congo, par exemple, représentent le deuxième poumon écologique du monde. Elles abritent 10 000 espèces de plantes tropicales et plus de 400 mammifères, 700 poissons et 1 000 oiseaux. De plus, leurs sols stockent environ 30 milliards de tonnes de carbone, soit trois ans d’émissions mondiales de CO₂. Les menaces de la déforestation sont donc considérables.
La déforestation abîme également les sols. La forêt a tendance à offrir aux sols une certaine richesse en matière organique et une résistance à l’érosion et aux intempéries. La destruction des forêts fragilise donc les sols et l’écosystème, qui est alors plus vulnérable face aux catastrophes naturelles.
Les solutions contre la déforestation
Tout d’abord, en tant que citoyen, vous pouvez contribuer à la diminution de la déforestation. Par exemple, vous pouvez opter pour une pâte à tartiner sans huile de palme, consommer moins de protéines animales pour limiter l’élevage et l’étalement des pâturages, ou encore vous déplacer à vélo afin de consommer moins d’agrocarburants. La réduction de la consommation est nécessaire pour lutter contre la déforestation, mais privilégier des produits certifiés est tout aussi important.
En bref, il faut consommer moins tout en consommant mieux. Manger bio, par exemple, revient à acheter des aliments locaux, et non en provenance de l’Amazonie notamment. Si ce n’est pas une solution à proprement parler, c’est déjà un pas vers moins de déforestation.
Investir dans la réhabilitation des terres dégradées est également une bonne solution pour favoriser l’agriculture sans avoir recours à la déforestation. Le soutien aux entreprises et aux pays producteurs responsables peut permettre de mener à une commande publique zéro déforestation.
Plutôt que l’étalement des cultures, la FAO suggère d’opter pour une amélioration de la productivité. L’idée est de faire en sorte que les terres agricoles offrent une forte productivité afin qu’elles soient plus durables et que l’extension des cultures ne soit plus une nécessité. Il faut donc optimiser l’agriculture.
Des solutions alternatives sont envisagées pour limiter la déforestation à cause de l’élevage. De plus, les entreprises se sentent de plus en plus concernées par le changement climatique et leurs actions sont, de ce fait, de plus en plus respectueuses de l’environnement.
Enfin, en Thaïlande, des moines ont ordonné moines des arbres menacés, afin qu’ils soient déclarés comme sacrés et qu’ils ne soient pas touchés. Une idée originale qui peut contribuer à sa façon à la lutte contre la déforestation.
D’ici 2030, les espaces forestiers d’Amérique du Sud puis d’Afrique vont se réduire, tandis que la surface de la forêt dans les autres régions du monde va plutôt augmenter. Affaire à suivre.
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