Développement durable Environnement

L’huile de palme, quelles conséquences sur l’écologie ?

L’huile de palme est extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile. 25%, c’est la part de la consommation d’huile de palme par rapport à la consommation mondiale d’huile. Et 15 millions de tonnes, c’est le total de la production d’huile de palme par an. Elle se retrouve dans la composition de 80% de produits alimentaires : la pâte à tartiner, les chips, les biscuits, le chocolat, etc. Mais on peut même en trouver dans les produits de beauté ou les biocarburants. Depuis 1995, ce marché connaît une hausse de la demande de 8,7%.

Si elle fait partie des ingrédients de produits très populaires, la société semble aujourd’hui consciente de ses conséquences néfastes sur l’environnement. Mais quelles sont-elles réellement ?

La déforestation, conséquence de la production d’huile de palme

Déforestation des forêts.

La première conséquence sur l’environnement est bien la déforestation. En effet, de nombreux arbres sont coupés pour laisser la place à la monoculture intensive d’huile de palme. Ce sont l’Indonésie et la Malaisie qui en exportent le plus : ces deux pays représentent 85% de la consommation mondiale d’huile de palme. L’Indonésie a réduit de 72% ses espaces forestiers. En 2012, ces deux pays ont produit à eux seuls 48 millions de tonnes d’huile de palme, pour une production mondiale de 55 millions de tonnes. 

Le Programme des Nations Unies a déclaré que, d’ici 2022, environ 98% des forêts risquent d’avoir disparu. Entre 1990 et 2010, ce sont 8,7 millions d’hectares de forêt qui ont été détruits en Indonésie, en Malaisie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour faire de la place aux cultures d’huile de palme. Selon l’ONG, les 25 plus gros producteurs ont rasé plus de 130 000 hectares depuis 2015.

La déforestation est la première conséquence dramatique de la production d’huile de palme. Cependant, elle en entraîne d’autres, comme la destruction de l’habitat de certaines espèces et l’émission de gaz à effet de serre. 

Des espèces en danger

Espèces en danger.

La déforestation engendre la destruction d’écosystèmes. Et de celle-ci découle l’extinction progressive de certaines espèces. Parmi elles, l’orang-outan est en voie de disparition car son habitat se réduit de plus en plus. Non seulement son foyer est détruit, mais sa nourriture l’est aussi. Ses ressources naturelles en fruits ou en feuilles disparaissent : il lui faut donc trouver autre chose. Il compense alors avec les jeunes pousses des palmiers à huile, ce qui le force à entrer en contact avec les Hommes. Il peut également être amené à devoir traverser les eaux pleines de crocodiles pour trouver un nouvel abri.

Cette espèce est d’autant plus menacée que les mises bas n’arrivent qu’une fois tous les huit ans et que les individus prennent plusieurs années pour arriver à maturité. D’ici 2025, les populations d’orangs-outans devraient avoir diminué de 82% en 75 ans, ce qui correspond à trois générations. 

Les forêts abritent environ 80% de la biodiversité terrestre. Ce sont 27 000 espèces animales comme végétales qui disparaissent à cause de la déforestation. L’orang-outan en est le meilleur exemple. Les cultures d’huile de palme menacent directement 193 animaux. 

Le bouleversement des écosystèmes et la prolifération des maladies

En Indonésie et en Malaisie, certains insectes et certaines bactéries risquent de proliférer et de représenter un danger pour l’Homme mais aussi pour la flore. Des espèces comme l’orang-outan, actuellement en voie de disparition à cause de la déforestation, se chargeaient autrefois de débarrasser les forêts de certains organismes gênants. Ces insectes ou bactéries risquent de provoquer et de répandre des maladies, comme le paludisme. 

L’huile de palme, responsable d’émissions de gaz à effet de serre

Plantation huile de palme, déforestation.

À cause de la monoculture intensive d’huile de palme qui remplace peu à peu les forêts, les émissions de gaz à effet de serre sont de plus en plus importantes. En effet, la déforestation cause entre 15 et 20% d’augmentation de gaz à effet de serre. L’Indonésie en est le troisième producteur à l‘échelle mondiale.

Les forêts sont souvent considérées comme les poumons de la Terre. En effet, elles absorbent de grandes quantités de CO₂. Malheureusement, quand une forêt est rasée, tout le CO₂ qu’elle contient est libéré. Ainsi, la déforestation engendre de fortes émissions de CO₂ et prive la planète de ses poumons. Moins de forêts équivaut donc à plus de CO₂. À chaque hectare ses 174 tonnes de carbone dans l’atmosphère. Cela correspond aux émissions d’un trajet de 530 personnes en classe économique, de Genève à New-York. 

L’huile de palme durable : du greenwashing déguisé en solution écologique

Huile de palme industrie.

En 2004, le concept de l’huile de palme durable est né dans l’optique de freiner la déforestation, surtout en Indonésie et en Malaisie. C’est la RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil, ou Table Ronde pour une Huile de Palme Durable) qui est à l’origine de cette initiative. Cette organisation regroupe des producteurs, des multinationales, des banques et le WWF. L’objectif était donc de rendre l’huile de palme plus durable. Les palmiers à huile sont certifiés durables quand ils se trouvent sur d’anciennes parcelles déboisées avant 2005. 

Cette notion d’huile de palme durable serait en réalité du simple greenwashing de la part des entreprises pour se faire bien voir par les consommateurs. Le producteur d’huile de palme vend la certification “durable” mais l’acheteur n’a aucune information sur le caractère biologique ou durable du produit. La demande en huile de palme continue d’être forte et de nécessiter de nouvelles cultures pour de meilleurs rendements. 

Des études ont prouvé que la déforestation continuait de s’accélérer, malgré la production de cette huile de palme durable. De 2010 à 2012, les espaces forestiers d’Indonésie ont été réduits de plus de 6 millions d’hectares de forêt primaire. Cela correspond à la superficie de l’Irlande. De plus, les populations autochtones sont tout autant négligées.

Enfin, la seule solution pour limiter les conséquences néfastes de l’huile de palme sur l’environnement est d’éviter de consommer des produits qui en contiennent. Plus les consommateurs refusent d’acheter ce type de produits, moins l’huile de palme est produite et moins les écosystèmes, les animaux et l’atmosphère en pâtissent. 

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