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Le gaspillage alimentaire : chiffres et solutions

Le gaspillage alimentaire est un véritable fléau pour la planète. Alors que 870 millions de personnes subissent la malnutrition dans le monde, 1,3 milliard de tonnes de nourriture est gâché chaque année.

Le gaspillage alimentaire en chiffres

Le gaspillage alimentaire en chiffres © France Nature Environnement

1,3 milliard de tonnes de nourriture par an représente un tiers de la production de la planète. Au cours de la chaîne alimentaire, 30% des céréales, 45% des fruits et légumes, 35% des poissons ou fruits de mer et 25% de la viande sont gâchés. Soit 286 millions de tonnes de céréales ou 763 milliards de paquets de pâtes, 3,7 trillions de pommes, 8% des poissons pêchés rejetés à la mer ou 3 milliards de saumons de l’Atlantique, et 75 millions de vaches.

La nourriture se perd tout au long de la chaîne alimentaire : 10% pendant la transformation et l’emballage, 13% pendant le transport et la distribution, 22% à cause de la manutention et du stockage, 22% lors de la consommation et 32% pendant la production. 

350 millions de tonnes sont gâchés chaque année à cause des infrastructures peu adaptées, de la chaîne du froid manquante dans certains pays, ou encore d’une industrie qui privilégie l’efficacité et la rapidité. Quant aux récoltes, les rongeurs ou les parasites les affectent, comme peut le faire aussi la cueillette. Par ailleurs, la production qui est gaspillée est responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre.

Une autre cause du gaspillage alimentaire concerne les dates de péremption parfois trop strictes qui poussent les consommateurs à jeter leurs aliments. Les pertes liées à cette cause représentent 110 milliards de dollars. Les promotions sont également à l’origine d’une part du gaspillage alimentaire : elles incitent à acheter de grandes quantités de nourriture, qui finissent souvent par être en partie jetées.

En 2011, le gaspillage alimentaire a été étudié et chiffré, en kilos par habitant, selon la région : 

  • en Amérique du Nord et en Océanie : 295 kilos
  • en Amérique latine : 225 kilos
  • en Europe : 280 kilos
  • en Asie industrialisée : 240 kilos
  • en Asie du Sud et du Sud-Est : 125 kilos
  • en Afrique du Nord, de l’Ouest et en Asie centrale : 215 kilos
  • en Afrique subsaharienne : 160 kilos

En 2010, l’Europe a gaspillé 88 millions de tonnes de nourritures, soit 173 kilos par habitant. En France, ce sont 10 millions de tonnes de nourriture qui sont gâchées chaque année. Cela correspond à 16 milliards d’euros. Chaque citoyen français jette 29 kilos par an, soit un repas par semaine ou 108 euros. Plus largement, en prenant en compte toute la chaîne alimentaire, c’est-à-dire de la production à la consommation de la nourriture, il s’agit d’une perte de 155 kilos et 240 euros par Français et par année. 

Dans l’Hexagone, le consommateur jette 33% de la nourriture, contre 32% pour le producteur. La distribution et la transformation représentent respectivement 14% et 21% des pertes. Mais la France est loin d’être le pays qui gaspille le plus dans l’Union européenne. Elle a jeté 136 kilos par habitant en 2010, mais elle n’est qu’à la 16ème place. Ce sont les Pays-Bas qui remportent la palme avec 541 kilos par habitant.

Ce gaspillage alimentaire risque de continuer d’augmenter, de 1,9% par an d’ici 2030, soit 2,1 milliards de tonnes ou 66 tonnes par seconde. Si les problèmes des pertes dans la chaîne alimentaire étaient résolus, 700 milliards de dollars seraient économisés par an.

Les solutions au gaspillage alimentaire

10 gestes anti-gaspillage alimentaire © reduisonsnosdechets.fr

Tout d’abord, le gaspillage alimentaire a fait l’objet de mesures prises en France. En 2013, un pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire a été signé entre l’État et les différents acteurs de la chaîne alimentaire. Il s’agit de 11 mesures qui visent à réduire le gaspillage de moitié d’ici 2025.

En 2016, la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire a mis en lumière deux mesures. L’une concerne les supermarchés de plus de 400 m² qui doivent être partenaires d’une association d’aide alimentaire : il s’agit alors de lui donner les invendus encore consommables. La seconde mesure concerne les distributeurs qui ne peuvent pas gâcher des invendus comestibles en les rendant impropres à la consommation, sous peine d’une amende de 3 750 euros.

En 2018, un article de projet de loi agriculture et alimentation a été adopté afin d’obliger un diagnostic et un don alimentaire à la restauration collective, ainsi qu’à l’industrie agroalimentaire. 

Comme le gouvernement, de nombreuses entreprises se sentent concernées par ce problème et mettent en place des solutions pour réduire le gaspillage alimentaire. Par exemple, Intermarché a lancé en 2014 une initiative des “fruits et légumes moches” pour donner une chance aux aliments mal formés. 

En Angleterre, l’entreprise Marks & Spencer propose des fraises dans un emballage qui absorbe l’éthylène et permet donc de rallonger la durée de conservation de 50%. À Taïwan, Carrefour a lancé un restaurant avec, à la carte, les invendus de ses magasins ou de ses fournisseurs. Le distributeur Tesco recycle des produits périmés en nourriture pour les animaux, tandis que son huile usagée est transformée en biodiesel. Pepsi Co limite les pertes qui ont lieu pendant le transport en faisant appel à des fournisseurs de proximité pour ses fruits et légumes. 

Ensuite, c’est au tour du consommateur d’y mettre un peu du sien. Par exemple, acheter ses aliments en vrac permet d’avoir la quantité souhaitée, ni plus ni moins, et d’éviter d’acheter trop et de ne pas tout consommer. 

Pour limiter le gaspillage dû aux simples oublis, une application mobile, Checkfood, propose de faire office de pense-bête pour ne plus oublier de consommer un produit dont la date de péremption approche ! 

Une épicerie rennaise propose quant à elle d’acheter des invendus, notamment des produits malformés mais comestibles. L’application Too good to go permet également de récupérer, à moindre coût, les invendus des commerces à proximité. L’association des Eco-Charlie récupère des produits dans des commerces ayant des surplus alimentaires pour les proposer ensuite à des personnes en situation précaire.

Il existe de nombreuses initiatives pour limiter le gaspillage alimentaire. Parfois, un petit geste peut suffire : commencez par faire attention aux dates de péremption et à ne pas acheter de trop grandes quantités.

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