Développement durable Environnement

La consommation de viande : quelles conséquences sur l’écologie ?

Il y a encore quelques années, un humain mangeait en moyenne 43 kilos de viande par an. Chaque année, 65 milliards d’animaux sont abattus pour nous nourrir : cela représente environ 2 000 animaux tués à chaque seconde.

La production et la consommation de viande ont un impact néfaste sur notre environnement. Concrètement, quelles sont les conséquences sur la planète ?

La viande, responsable de 15% des émissions de gaz à effet de serre

Sécheresse, veaux, GES

15% des émissions de gaz à effet de serre (GES), c’est plus que le total des émissions dues aux transports. En 2013, selon le rapport de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’élevage de bétail, à l’échelle mondiale, représentait 14,5% des émissions de GES dues aux activités humaines, et près de 7 milliards de tonnes de CO₂ émis. Le boeuf et l’agneau sont tous deux des viandes très émettrices de gaz à effet de serre à cause de leur production.

Toujours selon le rapport, un kilo de viande d’agneau représente 39 kilos de gaz à effet de serre émis. Le kilo de viande bovine, c’est une émission de 27 kilos de GES. Quant au porc, à la dinde et au poulet, les émissions sont de respectivement 12,1 kilos, 10,9 kilos et 6,9 kilos. 

La viande bovine est responsable de 41% des émissions, à cause de l’élevage, voire 74% si on compte la production du lait. Pourtant, ce n’est que 22% de la consommation de viande. De plus, le porc est la viande la plus consommée et représente 36,3% de la consommation totale, mais ce n’est que 9% des émissions. C’est aussi le cas du poulet qui représente 35,2% de la consommation mondiale mais seulement 8% des émissions de gaz à effet de serre dues à l’élevage. 

Pourquoi l’élevage est-il si nocif ? Tout d’abord, la production agricole pour nourrir le bétail n’est pas toujours écologique, notamment à cause de l’ajout d’engrais. Sans oublier le transport des aliments. Toute la chaîne de production de la viande contribue également aux émissions de gaz à effet de serre.

Les animaux sont eux-mêmes responsables d’une bonne part des émissions, à cause de leur digestion. En effet, les pets et les rots des vaches, par exemple, émettent du méthane. Enfin, la décomposition du fumier contribue aussi à ces émissions.

La production de viande, grande consommatrice d’eau

Sécheresse, manque d’eau.

La production de viande demande de grandes quantités d’eau. Par exemple, produire 500 grammes de boeuf nécessite environ 7 000 litres d’eau. Par ailleurs, 70% de l’eau douce est dédiée à l’agriculture.

Manger un steak par semaine correspond à une consommation de 8 000 litres d’eau en un an. Mais ce chiffre repose sur l’hypothèse qu’une personne ne mange de la viande qu’une fois par semaine, ce qui n’est généralement pas le cas. En réalité, les Français mangent en moyenne 80 kilos de viande par an, soit 80 000 litres d’eau.

Selon une étude, si on décidait de manger moins de viande, on pourrait réduire jusqu’à 35% notre empreinte eau. Et si on remplaçait la viande par du poisson, l’empreinte hydrique baisserait de 55%. 

La consommation d’eau pour la production de la viande est encore plus importante que celle de la production de céréales (le riz, le blé, le maïs…). L’élevage est également gourmand en céréales, puisqu’environ 40% de la production mondiale sert à nourrir le bétail. En 2002, un tiers des céréales produites à l’échelle mondiale ont été consacrées à l’élevage : il s’agissait de 670 millions de tonnes, une quantité suffisante pour nourrir 3 milliards de personnes. 

Les élevages, coupables de déforestation

Déforestation, arbres coupés

Selon la FAO, 83% de la surface agricole mondiale sert soit au pâturage des animaux d’élevages, soit à la production des céréales qui les nourrissent. Le manque de terres devient un problème dans la mesure où il conduit à la déforestation. 91% des terres de la forêt amazonienne qui ont été rasées sont utiles au pâturage du bétail et à la production du soja qui les nourrit. 

Or, les arbres absorbent les émissions de dioxyde de carbone. C’est pourquoi la déforestation est un véritable fléau pour l’écologie : moins il y a d’arbres et de forêts, moins il y a d’émissions absorbées. Et le réchauffement climatique est alors intensifié. 

Si ces terres ne servaient pas à l’élevage d’animaux, elles permettraient de faire pousser des légumes, des fruits ou encore des céréales. De plus, la vie végétale qui serait prédominante aiderait à limiter le réchauffement climatique, en absorbant du CO₂. 

Une étude du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), réalisée en 2018, a révélé que la consommation de viande avait diminué de 12% en 10 ans. En 2007, les Français consommaient en moyenne 153 grammes de viande par jour, tandis qu’en 2016, ils n’en consommaient en moyenne plus que 135 grammes. Plus précisément, 12 grammes de viande de boucherie en moins, 6 de charcuterie et 1 seul de volaille. Ainsi, tout espoir n’est pas perdu : la consommation de viande peut encore baisser et la production devenir moins polluante et néfaste pour l’environnement. 

Cependant, l’étude a également révélé que les jeunes âgés de 18 à 24 ans sont les plus grands consommateurs de viande. En effet, ils sont généralement adeptes de la restauration rapide et cuisinent moins. Les pizzas, les hamburgers, les sandwichs sont autant de plats qui contiennent de la viande et qui sont très convoités par les jeunes, souvent trop pressés pour prendre le temps de cuisiner un plat plus sain et sans viande.

Autrefois, il était conseillé de manger de la viande à chaque repas. Tandis qu’aujourd’hui, il est plus conseillé de n’en manger qu’une fois par jour. Les avancées en termes de santé ont prouvé qu’une consommation excessive de viande pouvait provoquer certains problèmes. Par ailleurs, le coût de la viande a connu une certaine hausse ces dernières années, ce qui explique également pourquoi les Français en consomment moins. En effet, 35% des Français ont déclaré en 2018 qu’ils avaient bel et bien réduit leur consommation.

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